Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/205

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je lui pris la main ! il avait la fièvre. Et je pensai bien que cette agitation ne lui venait point seulement de préoccupations relatives à Larsan. Je lui reprochai de me cacher ce qui se passait entre lui et la Dame en noir, mais il ne me répondit pas, suivant sa coutume, et s’éloigna une fois de plus en poussant un profond soupir.

On m’avait attendu pour dîner. Il était tard. Le dîner fut lugubre malgré les éclats de la gaieté du vieux Bob. Nous n’essayions même plus de nous dissimuler l’atroce angoisse qui nous glaçait le cœur. On eût dit que chacun de nous était renseigné sur le coup qui nous menaçait et que le drame pesait déjà sur nos têtes. M. et Mme Darzac ne mangeaient pas. Mrs Edith me regardait d’une singulière façon. À dix heures, j’allai prendre ma faction, avec soulagement, sous la poterne du jardinier. Pendant que j’étais dans la petite salle du conseil, la Dame en noir et Rouletabille passèrent sous la voûte. Un falot les éclairait. Mme Darzac m’apparut dans un état d’exaltation remarquable. Elle suppliait Rouletabille avec des mots que je ne saisissais pas. Je n’entendis de cette sorte d’altercation qu’un seul mot prononcé par Rouletabille : « Voleur ! »… Tous deux étaient entrés dans la Cour du Téméraire… La Dame en noir tendit vers le jeune homme des bras