Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/202

Cette page a été validée par deux contributeurs.

droyé par cette révélation ! Puis je repris mon esprit et, en même temps qu’un sentiment d’horreur m’envahissait pour Brignolles, un sentiment d’admiration m’envahissait pour moi-même. Ah ! j’avais deviné juste ! J’étais le seul à avoir deviné que ce Brignolles du diable était un danger terrible pour Robert Darzac ! Si l’on m’avait écouté, il y aurait beau temps que le professeur sorbonien s’en serait séparé ! Brignolles, créature de Larsan, complice de Larsan !… quelle découverte ! Quand je disais que les accidents de laboratoire n’étaient pas naturels ! Me croira-t-on, maintenant ? Ainsi, j’avais bien vu Brignolles et Larsan se parlant, discutant à l’entrée du tunnel de Castillon ! Je les avais vus… Mais où donc étaient-ils passés ? Car je ne les voyais plus… Dans le tunnel, évidemment. Je hâtai le pas, laissant là mon cocher, et arrivai moi-même sous le tunnel, tâtant dans ma poche mon revolver. J’étais dans un état ! Ah ! qu’est-ce qu’allait dire Rouletabille, quand je lui raconterais une chose pareille ?… Moi, moi, j’avais découvert Brignolles et Larsan.

… Mais où sont-ils ? Je traverse le tunnel tout noir… Pas de Larsan, pas de Brignolles. Je regarde la route qui descend vers Sospel… Personne sur la route… Mais, sur ma gauche, vers le vieux Castillon, il m’a semblé aperce-