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du dernier squelette découvert dans la Barma Grande ainsi que des fémurs de l’Elephas antiquus sortis de la même couche de terrain, il avait été transporté d’enthousiasme, et son premier soin avait été de télégraphier au vieux Bob que l’on avait peut-être enfin découvert à quelques kilomètres de Monte-Carlo ce qu’il cherchait, au prix de mille périls, depuis tant d’années, au fond de la Patagonie. Mais son télégramme ne parvint pas à destination, car le vieux Bob, qui avait promis de rejoindre le nouveau ménage dans quelques mois avait déjà pris le bateau pour l’Europe. Évidemment, la renommée l’avait déjà renseigné sur les trésors des Baoussé-Roussé. Quelques jours plus tard, il débarquait à Marseille et arrivait à Menton où il s’installait en compagnie d’Arthur Rance et de sa nièce dans le fort d’Hercule, qu’il remplit aussitôt des éclats de sa gaieté.

La gaieté du vieux Bob nous paraît un peu théâtrale, mais c’est là, sans doute, un effet de notre triste humeur de la veille. Le vieux Bob a une âme d’enfant ; et il est coquet comme une vieille femme, c’est-à-dire que sa coquetterie change rarement d’objet et qu’ayant, une fois pour toutes, adopté un costume sévère, de préférence correct (redingote noire, gilet noir,