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— À quoi donc pense M. Villers, fit-il, de me faire porter ses papiers ! Me prend-il pour son domestique ?

Les gardes ramassèrent précieusement l’imprimé, et le brigadier de service le fit porter à son adresse, à Mazas. C’était l’ordre de mettre sur-le-champ en liberté un nommé Ballmeyer. Le soir même, Ballmeyer était libre.

C’était sa seconde évasion. Arrêté pour le vol Furet, il s’était échappé une première fois en passant la jambe et en jetant du poivre au garde qui l’amenait au Dépôt, et le soir même il assistait, cravaté de blanc, à une première de la Comédie-Française. Déjà, à l’époque où il avait été condamné par le conseil de guerre à cinq ans de travaux publics pour avoir volé la caisse de sa compagnie, il avait failli sortir du Cherche-Midi en se faisant enfermer par ses camarades dans un sac de papiers de rebut. Un contre-appel imprévu fit échouer ce plan si bien conçu.

… Mais on n’en finirait point s’il fallait raconter ici les étonnantes aventures du premier Ballmeyer.

Tour à tour comte de Maupas, vicomte Drouet d’Erlon, comte de Motteville, comte de Bonneville[1], élégant, beau joueur, faisant

  1. Historique.