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n’est point dans son caractère essentiellement combatif, et qui ne se satisfait pas avec des demi-succès, ensuite parce que rien ne le force à disparaître ! Songez qu’il peut tout contre nous, mais que nous ne pouvons rien contre lui, que nous défendre et frapper, si nous le pouvons, quand il le voudra bien ! Nous n’avons, en effet, aucun secours à attendre du dehors. Et il le sait bien ; c’est ce qui le fait si audacieux et si tranquille ! Qui pouvons-nous appeler à notre aide ?

— Le procureur ! fit, avec une certaine hésitation, Arthur Rance, car il pensait bien que, si cette hypothèse n’avait pas été encore envisagée par Rouletabille, c’est qu’il devait y avoir quelque obscure raison à cela.

Rouletabille considéra son hôte avec un air de pitié qui n’était point non plus exempt de reproche. Et il dit, d’un ton glacé qui renseigna définitivement Arthur Rance sur la maladresse de sa proposition :

— Vous devriez comprendre, Monsieur, que je n’ai point, à Versailles, sauvé Larsan de la justice française, pour le livrer, aux Rochers Rouges, à la justice italienne.

Mr Arthur Rance, qui ignorait, comme je l’ai dit, le premier mariage de la fille du professeur Stangerson, ne pouvait mesurer, comme nous, toute l’impossibilité où nous étions de