Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des mêmes moyens que nous pour voir clair, il se sera prouvé à lui-même qu’il jouit d’un cerveau digne du crâne de Rouletabille.


Nous achevâmes ce premier repas sans avoir revu notre jeune ami et nous nous levâmes de table sans nous communiquer le fond de notre pensée qui était des plus troubles. Mathilde s’enquit immédiatement de Rouletabille quand elle fut sortie de la Louve, et je l’accompagnai jusqu’à l’entrée du fort. M. Darzac et Mrs Edith nous suivaient. M. Stangerson avait pris congé de nous. Arthur Rance, qui avait un instant disparu, vint nous rejoindre comme nous arrivions sous la voûte. La nuit était claire, toute illuminée de lune. Cependant, on avait allumé des lanternes sous la voûte qui retentissait de grands coups sourds. Et nous entendîmes la voix de Rouletabille qui encourageait ceux qui l’entouraient : « Allons ! encore un effort ! » disait-il, et des voix, après la sienne, se mettaient à haleter comme font les marins qui halent les barques sur la jetée, à l’entrée des ports. Enfin, un grand tumulte nous emplit les oreilles. On se serait cru dans une cloche. C’étaient les deux vantaux de l’énorme porte de fer qui venaient de se rejoindre pour la première fois depuis plus de cent ans.

Mrs Edith s’étonna de cette manœuvre de la