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faire platement épouser par un mari que je n’aurais jamais eu si elle ne l’avait pas repoussé ? Oui, qu’a-t-elle ? Elle n’a même plus la jeunesse ! Et cependant, mon mari m’oublie pour la regarder encore ! » Voilà ce que je lus dans les yeux de Mrs Edith qui regardait son mari regarder Mathilde. Ah ! les yeux noirs de la douce, de la langoureuse Mrs Edith !

Je me félicite de ces présentations nécessaires que je viens de faire au lecteur. Il est bon qu’il sache les sentiments qui habitent le cœur de chacun, dans le moment que chacun va avoir un rôle à jouer dans l’étrange et inouï drame qui se prépare dans l’ombre, dans l’ombre qui enveloppe le fort d’Hercule. Et encore, je n’ai rien dit du vieux Bob, ni du prince Galitch, mais leur tour, n’en doutez point, viendra. C’est que j’ai pris comme règle, dans une affaire aussi considérable, de ne peindre choses et gens qu’au fur et à mesure de leur apparition au cours des événements. Ainsi le lecteur passera par toutes les alternatives, que quelques-uns de nous ont connues, d’angoisse et de paix, de mystère et de clarté, d’incompréhension et de compréhension ! Tant mieux si la lumière définitive se fait dans l’esprit du lecteur avant l’heure où elle m’est apparue. Comme il disposera, ni plus ni moins,