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toupet de lui dire qu’il avait rajeuni, ce qui est le plus habile des compliments. Aussi, quand sa nièce lui eut appris qu’elle s’était fiancée à ce charmant garçon, la joie de l’oncle fut remarquable. Tous trois revinrent à Philadelphie où le mariage fut célébré. Miss Edith ne connaissait pas la France. Arthur Rance décida d’y faire leur voyage de noces. Et c’est ainsi qu’ils trouvèrent, comme il sera conté tout à l’heure, une occasion scientifique de se fixer aux environs de Menton, non point en France, mais à cent mètres de la frontière, en Italie, devant les Rochers Rouges.


La cloche ayant retenti et Arthur Rance étant venu au-devant de nous, nous nous dirigeâmes vers la Louve, dans la salle basse de laquelle, ce soir-là, était servi le dîner. Quand nous y fûmes tous réunis, moins le vieux Bob, absent du fort d’Hercule, Mrs Edith nous demanda si quelqu’un de nous avait aperçu une petite barque qui avait fait le tour du château et dans laquelle se trouvait un homme debout. L’attitude singulière de cet homme l’avait frappée. Comme personne ne lui répondit, elle reprit :

— Oh ! je saurai qui c’est, car je connais le marin qui conduisait la barque. C’est un grand ami du vieux Bob.