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— Elle l’a vu. Elle était avec Rouletabille quand il est passé ! Quelle audace !

Robert Darzac en tremblait encore de l’avoir vu. Il me dit qu’aussitôt qu’il l’avait aperçu, il avait couru comme un fou au rivage, mais qu’il n’était pas arrivé à temps à la pointe de Garibaldi et que la barque avait disparu comme par enchantement. Mais déjà Robert Darzac me quittait, courant rejoindre Mathilde, anxieux de l’état d’esprit dans lequel il allait la retrouver. Cependant, il revenait presque aussitôt, triste et abattu. La porte de son appartement était fermée. Sa femme désirait être seule un instant.

— Et Rouletabille ? demandai-je.

— Je ne l’ai pas vu !

Nous restâmes ensemble sur le parapet, à regarder la nuit qui avait emporté Larsan. Robert Darzac était infiniment triste. Pour détourner le cours de ses pensées, je lui posai quelques questions sur le ménage Rance, auxquelles il finit par répondre.


C’est ainsi que, peu à peu, je devais apprendre comment, après le procès de Versailles, Arthur Rance était retourné à Philadelphie, et comment, un beau soir, il s’était trouvé dans un banquet de famille, à côté d’une jeune personne romanesque qui l’avait séduit immédia-