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pouvait prétendre en toute vérité que la seconde cour était restée aussi impénétrable que lorsqu’elle était entièrement défendue par son mur d’enceinte, au moment où le Château Neuf n’existait pas.

Le sol de cette seconde cour, de la Cour de Charles le Téméraire, comme les anciens guides du pays l’appelaient encore, était un peu plus élevé que le niveau de la première. Le roc formait là une assise plus haute, naturel piédestal de cette colonne colossale, prodigieuse et noire, de ce Vieux Château, tout carré, tout droit, d’un seul bloc, allongeant son ombre formidable sur le flot clair. On ne pénétrait dans le Vieux Château F que par une petite porte K. Les anciens du pays ne l’appelaient jamais autrement que la Tour Carrée, pour la distinguer de la Tour Ronde, dite de Charles le Téméraire. Un parapet semblable à celui qui fermait la première cour, reliait entre elles les tours B″, F et L, fermant également la seconde.

Nous avons dit que la Tour Ronde avait été autrefois rasée à mi-hauteur, remaniée et refaite par un Mortola, sur les plans de Charles le Téméraire lui-même, à qui il avait rendu quelques services dans la guerre helvétique. Cette tour avait quinze toises de diamètre extérieurement et se composait d’une batterie basse dont le sol était placé à une toise en