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été séduit par la délicate harmonie de toute votre blanche image, immobile sur ce perron de pierre, j’ai suivi le regard noir de vos yeux qui s’est posé sur la fille du professeur Stangerson, et j’ai vu qu’il avait un éclat dur qui faisait un contraste étrange avec le timbre amical de votre voix et le sourire nonchalant de votre bouche.

La voix de cette jeune femme est d’un charme sûr ; la grâce de toute sa personne est parfaite ; son geste est harmonieux. Aux présentations dont Arthur Rance s’est naturellement chargé, elle répond de la façon la plus simple, la plus accueillante, la plus hospitalière. Rouletabille et moi tentons un effort poli pour conserver notre liberté ; nous formulons la possibilité de gîter ailleurs qu’au château d’Hercule. Elle a une moue délicieuse, hausse les épaules d’un geste enfantin, déclare que nos chambres sont prêtes et parle d’autre chose.

— Venez ! Venez ! Vous ne connaissez pas le château. Vous allez voir !… Vous allez voir !… Oh ! je vous montrerai la Louve une autre fois… C’est le seul coin triste d’ici ! c’est lugubre ! sombre et froid ! ça fait peur ! j’adore avoir peur !… Oh ! monsieur Rouletabille, vous me raconterez, n’est-ce pas, des histoires qui me feront peur !…

Et elle glisse, dans sa robe blanche, devant