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pour que nous puissions nous concerter sur la conduite à tenir.

— Nous venions de vous conduire à la gare, rapporte Rance à Darzac. Le train parti, votre femme, M. Stangerson et moi étions descendus, en nous promenant, jusqu’à la jetée-promenade de Menton. M. Stangerson donnait le bras à Mme Darzac. Il lui parlait. Moi, je me trouvais à la droite de M. Stangerson qui, par conséquent, se tenait au milieu de nous. Tout à coup, comme nous nous arrêtions, à la sortie du jardin public, pour laisser passer un tramway, je me heurtai à un individu qui me dit : « Pardon, monsieur ! » et je tressaillis aussitôt, car j’avais entendu cette voix-là ; je levai la tête : c’était Larsan ! C’était la voix de la Cour d’assises ! Il nous fixait tous les trois avec ses yeux calmes. Je ne sais point comment je pus retenir l’exclamation prête à jaillir de mes lèvres ! le nom du misérable ! Comment je ne m’écriai point : « Larsan !… » J’entraînai rapidement M. Stangerson et sa fille qui, eux, n’avaient rien vu ; je leur fis faire le tour du kiosque de la musique, et les conduisis à une station de voitures. Sur le trottoir, debout, devant la station, je retrouvai Larsan. Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas comment M. Stangerson et sa fille ne l’ont pas vu !…