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qu’il nous rejoignît, il se passa un petit incident que je ne saurais passer sous silence. Aussitôt arrivés à Nice, j’avais sauté sur le quai et m’étais précipité au bureau de la gare pour demander s’il n’y avait point là une dépêche à mon nom. On me tendit le papier bleu et, sans l’ouvrir, je courus retrouver Rouletabille et M. Darzac.

— Lisez, dis-je au jeune homme.

Rouletabille ouvrit la dépêche, et lut :

« Brignolles pas quitté Paris depuis 6 avril ; certitude. »

Rouletabille me regarda et pouffa.

— Ah çà ! fit-il. C’est vous qui avez demandé ce renseignement ? Qu’est-ce que vous avez donc cru ?

— C’est à Dijon, répondis-je, assez vexé de l’attitude de Rouletabille, que l’idée m’est venue que Brignolles pouvait être pour quelque chose dans les malheurs que font prévoir les dépêches que vous aviez reçues. Et j’ai prié un de mes amis de bien vouloir me renseigner sur les faits et gestes de cet individu. J’étais très curieux de savoir s’il n’avait pas quitté Paris.

— Eh bien, répondit Rouletabille, vous voilà renseigné. Vous ne pensez pourtant pas que les traits pâlots de votre Brignolles cachaient Larsan ressuscité ?