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tout ça à cause qu’elle a été élevée dans toute cette sotte histoire de Fualdès… Dans notre jeunesse, à Rodez !… on ne parlait encore que de ça ! les vielleux qui tournaient leur manivelle devant La Bancal pendant qu’on assassinait ce pauvre monsieur !… La Babette, Monsieur le secrétaire perpétuel, n’a jamais pu voir un instrument de musique… vous ne saurez jamais… jamais toutes les imaginations qu’il m’a fallu pour faire entrer ici ces instruments-là… Tenez ! en ce moment, je veux acheter un orgue de Barbarie !… c’est comme cela qu’on les appelle, mais c’est un des plus vieux orgues de Barbarie qui soient !… Figurez-vous que c’est une veine de l’avoir découvert !… Le pauvre diable qui moud de la musique avec cet instrument ne se doute pas du trésor qu’il a dans la main… je l’ai rencontré au coin du Pont-Neuf et du quai, un soir, vers quatre heures… Le bonhomme demandait l’aumône… je suis honnête homme… je lui ai proposé cinq cents francs de sa vieille boîte… L’affaire a été conclue tout de suite, vous pensez bien !… Cinq cents francs !… une fortune pour lui, et pour moi ! Je n’ai pas voulu le voler tout à fait… je lui ai promis ce que j’avais… Mais ce qui n’a pas été facile à arranger, c’est la manière dont