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M. Raymond de La Beyssière la lui céda aussitôt et lui demanda fort convenablement et sans raillerie aucune cette fois, s’il croyait, lui, Raymond de La Beyssière, qui avait vécu longtemps en Égypte et qui, par ses études, avait pu remonter aussi loin que tout autre jusqu’aux origines de la Kabbale, s’il croyait au mauvais sort.

— Je n’aurai garde de le nier ! dit-il.

Cette déclaration fit dresser l’oreille à tout le monde et comme il s’en fallait encore d’un quart d’heure que l’on procédât au scrutin, cause de la réunion, ce jour-là, de tant d’Immortels, on pria M. de La Beyssière de vouloir bien s’expliquer.

L’académicien constata, d’un coup d’œil circulaire, que personne ne souriait et que M. Patard avait perdu son petit air de facétie.

Alors, d’une voix grave, il dit :

— Nous touchons ici au mystère. Tout ce qui vous entoure et qu’on ne voit pas est mystère et la science moderne qui a, mieux que l’ancienne, pénétré ce que l’on voit, est très en retard sur l’ancienne pour ce que l’on ne voit pas. Qui a pu pénétrer l’ancienne science a pu pénétrer ce qu’on ne voit pas. On ne voit pas le « mauvais sort », mais il existe. Qui nierait