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À ce moment la porte s’ouvrit à nouveau et M. Raymond de La Beyssière, le vieil égyptologue qui avait écrit des pyramides de volumes sur la première pyramide elle-même, entra.

— C’est sous ce nom-là, Jean Borigo du Careï, que je l’ai connu ! fit-il simplement.

Un silence de glace accueillit l’entrée de M. Raymond de La Beyssière. Cet homme était le seul qui avait voté pour Éliphas. L’Académie devait à cet homme la honte d’avoir accordé une voix à la candidature d’un Éliphas ! Mais Raymond de La Beyssière était un vieil ami de la belle Madame de Bithynie.

M. le secrétaire perpétuel alla vers lui.

— Notre cher collègue, fit-il, pourrait-on nous dire, si, à cette époque, M. Borigo vendait de l’huile d’olive, ou des peaux d’enfant, ou des dents de loup, ou de la graisse de pendu ?

Il y eut des rires. M. Raymond de La Beyssière fit celui qui ne les entendait pas. Il répondit :

— Non ! À cette époque il était, en Égypte, le secrétaire de Mariette-bey, l’illustre continuateur de Champollion, et il déchiffrait les textes mystérieux qui sont gravés, depuis des millénaires, à Sakkarah, sur les parois funé-