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ÉPILOGUE

Le lendemain nous n’avons point demandé au gentilhomme de nous donner notre revanche. Nous avons littéralement fui sa demeure sans l’avoir revu. Le soir, par les soins du père de Makoko à qui nous avons raconté l’aventure, douze mille francs furent portés à notre singulier hôte. Il nous les renvoya avec ce mot : « Nous sommes quittes. Lors de la première partie que vous avez gagnée comme lors de la seconde que vous avez perdue, nous avons cru, vous et moi, jouer douze mille francs. Cela doit nous suffire. Le Diable a mon âme, mais il n’aura pas mon honneur ! »

Nous ne tenions pas du tout à conserver ces 12.000 francs. Nous en fîmes don à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds qui en avait grand besoin. Quand les réparations urgentes, grâce à notre générosité, furent faites, l’hôpital, une nuit d’hiver, brûla si bien que le lendemain, à midi, il n’en restait que des cendres. Heureusement, il n’y eut aucun accident de personne à déplorer.