Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Par quel phénomène le chien et le vent se taisent-ils ensemble, en même temps ?…

L’homme tout doucement, tout doucement, tire les verrous, entr’ouvre la porte… La porte n’est pas plutôt ouverte que le jappement infernal reprend avec un éclat et un prolongement si lugubres que nous en frissonnons jusqu’aux moelles. Et l’hôte s’est rejeté sur la porte avec une telle force que nous avons pu croire qu’il l’avait brisée. Non content d’avoir tiré les verrous il la maintient encore de ses genoux et de ses bras étendus, sans un mot, ne nous laissant entendre que le bruit de sa respiration haletante…

Puis, quand le jappement mortuaire eut cessé, qu’il n’y eut plus que du silence dehors, comme dedans, il se retourna vers nous, fit quelques pas d’une démarche d’automate et nous dit :

Il est revenu ce soir ! Prenez garde !