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bics et les cornues de tout alchimiste ou suppôt de Satan qui se respecte ; seulement, l’impression que l’on en recevait était assez singulière, car cette pièce était toute blanche, comme un sépulcre.

La vieille n’avait point l’air d’une sorcière, mais elle était vieille, vieille, courbée en deux, et sa voix était celle d’une enfant et elle avait l’air trop aimable. Elle s’appuyait sur un bâton.

Comme je demandais tout de suite à voir notre hôte, elle toussa, nous pria d’entrer dans la pièce, bouscula un peu Makoko qui grognait avec ses marcassins, et se mit à trottiner devant nous en nous priant de la suivre.

Nous traversâmes ainsi toute la pièce. Elle ouvrit une porte. Nous étions au bas d’un escalier vermoulu, aux marches de bois affaissées. L’escalier tournait dans la tour conduisant aux deux étages de la masure. Dehors, le vent chantait une chanson désespérée et, se glissant jusqu’à nous par les meurtrières, nous glaçait.

— Mettez vos bêtes là-dessous ! fit la vieille en indiquant à Makoko un trou sous l’escalier. On leur donnera quelque chose à manger tout à l’heure.

Makoko se sépara de ses petits avec un sou-