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— D’abord, comment saviez-vous que nous étions là dedans !… Comment avez-vous deviné que nous étions au fond du trou ?… Vous auriez aussi bien pu inviter à souper une famille de loups !…

— Je vous ai vus tuer la laie !… dit l’homme très tranquillement, en montrant du doigt les marcassins. Un beau coup de fusil, Monsieur… ajouta-t-il en se tournant vers moi. C’est dommage d’avoir manqué le père, une bien belle bête…

— C’est moi qui l’ai manqué, fit Makoko, mais ce n’est pas ma faute. J’ai craint de blesser mon piqueur… un imbécile… Et il se lança dans des détails, secouant ses marcassins…

— Quel beau défilé, hein ! Vous avez vu ?… Alors, vous étiez là quand ils sont arrivés dans le chemin vert ?… Le vieux en tête… les petits dans le milieu… la mère fermant la marche… toute la famille à la queue leu leu… Au premier coup de fusil, la laie est par terre… les petits affolés se jettent sur elle, Mathis me crie de tirer sur le sanglier qui détale… mais j’avais mon piqueur en face, l’idiot !… La bête fait un demi-cercle rapide, se jette à droite, disparaît… heureusement, les petits étaient là… je leur ai fait un sort avec un bout de ficelle… je leur ai lié les pattes, et voilà !… Ah ! une