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Ils regardèrent partout autour d’eux.

Un ordre parfait régnait dans cette pièce. Tout était à sa place. Les cornues, les alambics, les fourneaux de terre dans la grande cheminée qui servait aux expériences, les instruments de physique sur les tables, tout cela était propre et net et méthodiquement rangé. Ce n’était point là, de toute évidence, le laboratoire d’un homme qui est en plein travail.

M. Patard en fut étonné.

Mais ce qui l’étonnait le plus était, comme je l’ai dit, de ne plus rien entendre… et de ne rien voir qui l’eût mis sur la trace de cette grande douleur qui leur avait « retourné les sens » à tous les deux, M. Lalouette et lui.

— C’est bizarre ! fit M. Lalouette, il n’y a personne.

— Non, personne !…

Et tout à coup, le grand cri les secoua à nouveau, leur déchirant le cœur et les entrailles.

Cela les avait comme soulevés de terre : cela venait même de sous la terre.

— On crie dans la terre ! murmura M. Lalouette.

Mais M. Patard lui montrait déjà du doigt une trappe ouverte dans le plancher.

— Ça vient d’ici… fit-il.