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qui apportait une lettre à Maxime d’Aulnay. L’apparition de cet appariteur et de cette lettre semblait avoir mis l’assemblée hors d’elle. Seuls les membres du bureau s’efforçaient de garder leur sang-froid, mais il était visible que M. Hippolyte Patard, le sympathique secrétaire perpétuel, tremblait de toutes ses feuilles de chêne.

Quant à Maxime d’Aulnay, il s’était levé, avait pris des mains de l’appariteur la lettre et l’avait décachetée. Il souriait à toutes les clameurs. Et puisque la séance n’était pas encore ouverte, à cause que l’on attendait M. le chancelier, il lut, et il sourit. Alors, dans les tribunes, chacun reprit :

— Il sourit !… Il sourit !… L’autre aussi a souri !

Maxime d’Aulnay avait passé la lettre à ses parrains, qui, eux, ne souriaient pas. Le texte de la lettre fut bientôt dans toutes les bouches et comme il faisait, de bouche en oreille et d’oreille en bouche, le tour de la salle, M. Lalouette apprit ce que contenait la lettre : « Il y a des voyages plus dangereux que ceux que l’on fait autour de sa cabine ! »

Ce texte semblait devoir porter à son comble l’émoi de la salle, quand on entendit la voix