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— Eh ! vous le voyez bien !… C’est le capitaine de vaisseau Maxime d’Aulnay !

— Est-ce qu’il va se battre en duel ? interrogea encore, avec la plus humble politesse, M. Lalouette.

— Mais non !… Il va prononcer son discours de réception à l’Académie française ! répondit le professeur, agacé.

Sur ces entrefaites, M. Gaspard Lalouette se trouva séparé des professeurs par un grand remous de foule. C’étaient les amis de Maxime d’Aulnay qui, après lui avoir fait escorte et l’avoir embrassé avec émotion, essayaient de pénétrer dans la salle des séances publiques. Ce fut un beau tapage, car leurs cartes d’entrée ne leur servirent de rien. Certains d’entre eux qui avaient pris la sage précaution de se faire retenir leurs places par des gens à gages, en furent pour leurs frais, car ceux qui étaient venus pour les autres restèrent pour eux-mêmes. La curiosité, plus forte que leur intérêt, les cloua à demeure. Cependant, comme M. Lalouette se trouvait acculé entre les griffes pacifiques du lion de pierre qui veille au seuil de l’Immortalité, un commissionnaire lui tint ce langage :

— Si vous voulez entrer, Monsieur, c’est vingt francs !