Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.

attendre dans le grenier, ne me gênent point pendant que je travaille en bas dans ma cave. Asseyez-vous donc, mon cher monsieur Lalouette, je ne sais ce qui vous amène, mais je serais particulièrement heureux de vous faire plaisir. J’ai appris par les journaux que je lis quelquefois…

— Moi, mon cher maître, je ne les lis jamais, mais Mme Lalouette les lit pour moi. Comme ça je ne perds pas de temps et je suis au courant de tout.

Mais il n’en dit pas plus long. L’attitude jusqu’alors si aimable du grand Loustalot présentait tout à coup un aspect inquiétant. Sa petite personne si remuante, à l’instant même, s’était immobilisée sur sa chaise comme un pantin de cire, cependant que ses yeux, naguère si papillotants, étaient devenus tout à fait fixes, comme les yeux de quelqu’un qui écoute au loin s’il n’entend pas quelque chose.

En même temps, les deux chiens qui s’étaient placés de chaque côté de M. Gaspard Lalouette, ouvrant lentement leurs gueules énormes, faisaient entendre un lent, long, lamentable ululement comme lorsque les chiens, raconte-t-on, « hurlent à la mort ».

Impressionné, effrayé même, M. Lalouette