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que les experts s’étaient trop souvent trompés en affirmant qu’une écriture était authentique, pour qu’ils ne se trompassent point en prétendant qu’elle ne l’était point.

Enfin, restait l’orgue de Barbarie. Un expert antiquaire, qui faisait quelquefois commerce de Stradivarius plus ou moins vraisemblables, demanda à voir l’instrument.

On le lui permit, dans le dessein de calmer les cervelles exaltées qui imaginaient que cette vieille boîte, qui jouait de la musique pendant que Martin Latouche expirait, ne devait pas être un orgue ordinaire et qu’un homme comme l’Éliphas y avait peut-être caché l’instrument, ou mieux, le moyen mystérieux de son crime. L’antiquaire examina l’orgue sur toutes les coutures et joua même l’air du crime, comme disait Babette.

— Eh bien, lui demanda-t-on, est-ce là un orgue comme les autres ?

— Non, répondit-il, ce n’est point un orgue comme les autres… c’est une des pièces les plus curieuses et les plus anciennes qui nous soient venues d’Italie.

— Enfin, y avez-vous découvert quelque chose d’anormal ?

— Je n’ai rien découvert d’anormal.