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LE CHÂTEAU NOIR

— Le squelette, dans le cachot !… s’exclama La Candeur ahuri, et qu’est-ce que tu veux en faire de ce squelette ?

— Rien ! mais il y a dans le cachot du squelette une honnête petite fenêtre.

— Pas si honnête puisqu’elle a des barreaux !…

— Nous allons bien voir !… »

Et Rouletabille s’en fut pousser les lourds verrous du cachot dans lequel ils avaient vu, dans une précédente promenade souterraine, le fameux squelette du pauvre pacha attaché par la patte !

« Les barreaux, disait encore Rouletabille en secouant la porte, les barreaux ne me font pas peur !… Si on ne peut pas les limer parce que ce serait trop long, on les descellera !… Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons des barreaux sur notre chemin, et ils ne nous ont jamais arrêtés ! »

La porte céda là-dessus à ses efforts.

Et il entra dans le cachot.

Une exclamation qu’il poussa fit accourir La Candeur.

La chaîne de fer et son anneau étaient toujours là, mais le squelette avait disparu !

Le plus beau était que les barreaux de la fenêtre avaient été arrachés, enlevés de leurs alvéoles de pierre et que l’on pouvait relever sur la muraille décrépite toutes les traces d’une évasion.

« Ce que le pauvre pacha n’a pu faire de son vivant, dit Rouletabille, il l’a accompli après sa mort.

— C’est tout à fait extraordinaire ! conclut La Candeur. Le squelette s’est évadé ! »