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L’ÉVASION D’UN SQUELETTE

put s’empêcher de tressaillir en face des résultats trop importants de leur ingénieuse défense.

Hélas ! s’ils avaient bien reculé, le Caïman, lui, avait trop bien sauté !

finale le Pacha noir ne pardonnerait aux hôtes du donjon l’état dans lequel on lui avait mis son premier lieutenant, même au neveu de Rothschild !

Enragés de la façon dont ils avaient été traités par l’explosion et furieux aussi d’avoir vu leurs deux prisonniers leur échapper, les soldats ne se gênaient point pour montrer le poing au donjon et pour promettre à ceux qui y étaient enfermés un avenir peu réjouissant, tout cela heureusement dans une langue que La Candeur ne comprenait point, mais dont, tout de même, il devinait, à peu près le sens.

Comme il en était là de ses tristes réflexions, La Candeur sentit qu’on le frappait à l’épaule. C’était Rouletabille qui réclamait son attention :

« Suis-moi !…

— Te suivre ?… Où çà ?… Nous sommes entourés de tous côtés.

— Si bien entourés, acquiesça Rouletabille, qu’ils ont même songé à envoyer des gardes au pied du donjon, du côté de la campagne et des précipices… je redescends de là-haut : rien à faire par là…

— Alors, laisse-moi dormir, je tombe de sommeil.

— Non ! suis-moi !

— Où ?

— Dans le souterrain !

— Penses-tu que nous allons pouvoir fuir par là ? et que ce Priski de malheur n’aura pas pris ses précautions ?

— Mets toujours ça dans ta poche et suis-moi ! »

Et Rouletabille tendait à La Candeur une espèce de petite bougie assez lourde.

« Qu’est-ce que c’est que ça ?…

— C’est une chose qu’il ne faut pas autant que possi-