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LE CHÂTEAU NOIR

tu allumeras ! Est-ce que Vladimir ne l’avait pas compris, ou est-ce que l’ayant compris, il ne lui avait pas répondu parce qu’il n’avait rien à allumer ?… En tout cas, le reporter était décidé à en finir. Il se tourna vers Stefo et le chapelain :

« Êtes-vous prêts, messieurs ?…

— Nous sommes prêts, fit répondre Stefo en ricanant.

— Vous avez entendu, monsieur, ce que j’ai dit à mon camarade !

— Oui, répondit le chapelain, tout !

— Nous ne trichons pas ! Je lui ai dit d’ouvrir la poterne toute grande ! C’est vous faire le jeu beau, messieurs !

— C’est exact ! acquiesça le chapelain.

— Aussi, nous espérons que de votre côté, tant que nous ne serons pas au milieu du pont, vous n’entreprendrez rien contre nous !

— C’est entendu !

— Alors, nous avançons ?

— Avancez !… »

Stefo, dans la nuit, épaula sa carabine.

« Surtout, monsieur, ne tuez pas le neveu de Rothschild ! » dit près de lui l’honnête Priski, toujours prêt à défendre les intérêts de son maître.

— N’aie pas peur, dit Stefo, je le blesserai simplement à la patte pour qu’il ne se sauve pas, voilà tout ! Quant à l’autre, tu me l’abandonnes, monsieur Priski ?

— Ce Rouletabille ! Vous pouvez bien en faire ce que vous voudrez ! répondit M. Priski. Il n’a pas le sou !… »

Rouletabille avait pris La Candeur par la main et ils avaient fait les premiers pas sur le pont :

« Attention ! dit-il à voix basse, et prépare-toi. »

Ils firent deux pas encore. Stefo attendait que la poterne s’ouvrit là-bas pour appuyer sur la gâchette de sa carabine. Et tout à coup on entendit un hurlement de Rouletabille :

« Allume ! »