Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61
COMMENT ROULETABILLE ÉTAIT MORT

jour, avait été retiré, mais qui avait dû être reposé de même façon par Vladimir si celui-ci avait suivi les indications de Rouletabille.

Cependant les ténèbres étaient trop épaisses déjà pour qu’on pût se rendre compte de rien.

Le dessein du reporter était de crier à Vladimir d’allumer la mèche et il expliqua alors tout bas à La Candeur qu’aussitôt qu’il crierait : allume ! tous deux devaient se jeter à plat ventre pour tâcher d’éviter la première décharge, puis, de là, bondir jusqu’à la poterne. Il ne lui en raconta pas davantage, car le brave La Candeur n’aurait point manqué de faire observer que pour éviter d’être fusillés ils allaient se faire dynamiter. Et c’était vrai !

Mais au point où ils en étaient, Rouletabille ne pouvait plus trouver autre chose pour les sauver de cette explosion-là ! L’on verrait après ce qui resterait des uns et des autres.

Il appela :

« Vladimir ! »

Une voix au premier étage se fit entendre.

« Rouletabille !…

— C’est toi, Vladimir ? Écoute, mon garçon !… Tu vas descendre dans la salle des gardes et tu ouvriras la poterne…

— Bien, monsieur !…

— Attends ! Ces messieurs, qui sont très gentils, nous permettent de nous avancer seuls jusqu’au milieu du pont… Tu ouvriras la poterne quand nous serons au milieu du pont !…

— Bien, monsieur !…

— Tu l’ouvriras toute grande, la poterne !

— Oui, monsieur !…

— Et en même temps, comme on n’y voit pas clair, tu allumeras !

— C’est vrai ! dit La Candeur, tu penses à tout, il fait noir comme dans un four ! »

Mais Rouletabille attendit en vain une réponse à ce :