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ACTE III

Salle-bibliothèque, qui sert de cabinet de travail à Jean. Vaste, imposante et sombre. Par les fenêtres, on aperçoit les tours du palais sous un autre angle que précédemment. À gauche, au premier plan, porte, puis cheminée ; puis au dernier plan, porte. À droite, au dernier plan, porte. Une table bureau de milieu, à droite, en face la cheminée, profil au public. Matinée d’hiver.


Scène première

LE RÉQUISITEUR GÉNÉRAL, puis LE GRAND RÉQUISITEUR

Au lever du rideau, le régulateur général se promène, soucieux, les mains derrière le dos. La porte du dernier plan, à gauche, s’ouvre, apparaît le grand réquisiteur. Le réquisiteur général va à lui.

Le Grand Réquisiteur, étonné. — Ici tous les deux ? Cela n’est guère habile ! Je ne savais pas vous trouver ici…

Le Réquisiteur général. — J’y suis venu aussitôt que j’ai appris la nouvelle. En arrivant ce matin au palais, ce sont les premiers mots qui m’ont frappé : « L’ancêtre est mort ! »

Le Grand Réquisiteur. — Le bruit commence à s’en répandre par la ville et cause une grosse émotion. On dit qu’il est mort hier soir. Ils auraient bien pu nous prévenir… À quelle heure ?

Le Réquisiteur général. — Après la visite de Leperrier… Du moins je le suppose.

Le Grand Réquisiteur. — Comment ? Vous n’avez donc encore vu personne, ici ?

Le Réquisiteur général. — Personne !… Si, cependant ! J’ai vu Nanette ! Est-ce bien Nanette que j’ai vue ? Elle avait la tête d’une furie antique, les yeux hagards ; d’horribles mèches blanches s’échappaient de son bonnet. J’ai voulu lui parler sur le seuil de la maison où je m’étais heurté à elle. Mais elle m’a échappé et s’est mise à courir sur le quai,