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De Faber. — Vous n’y pensez pas ! Ce serait un scandale ! À Montmartre !

Maître Aga. — De quoi ?… Vous ne savez pas qui j’ai rencontré avant-hier au «  Chat Mort » ?… Plastron ! Le président de la Chambre des mises en accusation… avec une cliente à moi…

De Faber. — Je comprends ça… elle n’avait pas confiance en son avocat ; elle prenait ses précautions avec son juge…

Maître Aga, à Paté. — Quelle rosse !… Allons ! à Montmartre ! (Il fait ses adieux à Jean, à Béatrice, au président.) Vous ne venez pas, mon président ? (Signe de protestation du président.) Eh bien, c’est décidé !

À M. de Faber.

De Faber. — Qu’en dites-vous, Paté ?

Paté. — Je dis que du moment que Mme Lambert elle-même…

Mme Lambert, embrasant Béatrice qui est revenue. — Merci, Paté ! (À Béatrice.) Il faut venir me voir, ma petite… Envoyez-la-moi, mon président.

Le président lui baise la main.

Maître Aga, Il prend de Faber sous le bras. — Et puis, vous pourrez souper à quatre heures du matin sans commettre un crime, vous n’avez pas audience demain… À Montmartre !…

Il sort en fredonnant un refrain de Montmartre. Les Lambert, Me Aga, M. de Faber, M. Paté sortent par la porte du dernier plan à gauche. Le président les accompagne, puis rentre. On entend les voix qui chantent en sourdine, dans la coulisse, un refrain de Montmartre.


Scène IV

LE PRÉSIDENT, JEAN, BÉATRICE, PETIT-PIERRE

Jean. — Allons, Petit-Pierre, il est temps d’aller se coucher.

Petit-Pierre, montrant une image de son livre. — Mon papa, qui est celui-ci ?

Jean, regardant l’image. — C’est Pierre Séguier, qui fut avocat général sous Henri II, puis président à mortier.

Petit-Pierre. — Et celui-ci ?

Jean. — C’est Antoine Séguier, son fils. Et voici