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LA POUPÉE SANGLANTE

VII

LE MARQUIS

1er juin. — J’ai vu le marquis ; c’est un bon vivant. Mais auparavant, j’avais vu ses portraits. C’est une anecdote assez bizarre qu’il faut que je rapporte ici, car elle a été pour moi l’occasion de la première lueur projetée sur la singulière intellectualité de la marquise.

Christine n’était pas là et j’étais assez embarrassé de ma personne ; c’était la seconde fois que je venais sans rencontrer âme qui vive, car je ne compte point pour des âmes le petit chat Sing-Sing et la cariatide Sangor ; je n’osais encore toucher à rien, et pour calmer mon impatience, j’essayai de fixer mon attention sur quatre portraits représentant le père, le grand-père, l’arrière-grand-père et le trisaïeul de mon hôte, enfin toute la série des Coulteray jusqu’à Louis XV… Les autres se trouvaient, paraît-il, dans la galerie du premier étage… Mais ceux-ci me suffisaient pour le moment.

Ces quatre images me présentaient l’histoire du costume masculin en France pendant une période de cent cinquante ans, avec cette parti-