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LA POUPÉE SANGLANTE

V

TU VIENS T’ASSEOIR ET TU LANCES DES ŒILLADES MINAUDIÈRES

Mercredi. — Bon ! Christine n’est pas morte de désespoir ! Elle est dans mon atelier et bien vivante, je vous l’assure ! C’est vraiment gentil à elle d’être venue me rassurer !… car c’est bien pour moi, cette fois, qu’elle a franchi mon seuil, comme si elle avait deviné que sa présence seule pouvait calmer mon angoisse, comme si elle savait que je savais !

Elle est venue, mais où veut-elle en venir ? où veut-elle en venir ?

Elle est pleine de grâces et sa toilette est charmante : une nouvelle robe de printemps, qu’elle s’est confectionnée elle-même assurément, mais avec ses doigts d’artiste et qui ne prévoyaient pas le deuil !…

Ce qu’une jolie fille peut faire avec du linon blanc et bleu et un peu de broderie au point de croix !…

Certes ! ce n’est point à mon intention que cette robe a été faite, mais je ne saurais douter que c’est pour moi qu’on l’a mise !

Si vraiment son cœur est en deuil, ce vêtement