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LA POUPÉE SANGLANTE

mais il avait dans ses poches un carnet et un crayon, et il faisait des vers… il faisait des vers sur l’amour… Il ne pensait qu’à cela, l’amour !

Hideux, il détestait les femmes, mais il les eût voulues toutes…

L’aventure qu’il venait d’avoir avec Christine, et qui ne faisait que commencer, avait un peu discipliné sa frénésie cérébrale, mais auparavant, chaque fois qu’il se trouvait en face d’une femme, il avait envie de la mordre autant que de l’embrasser, tout de suite… Cependant, il n’en avait jamais touché aucune (disait-il), et elles n’avaient jamais couru aucun danger avec lui (affirmait-il), à cause d’une timidité qui le paralysait, dès le premier geste, jusqu’à l’anéantissement.

Ce que nous avons reproduit de ses Mémoires semble assez en rapport avec ce Bénédict Masson (en dehors de la dernière scène avec Christine, scène sur la brutalité de laquelle il glisse, du reste, dans les mêmes Mémoires, assez rapidement). Malheureusement pour lui, il y avait… il y avait ces six femmes qui étaient venues chez lui dans son désert et qu’on n’avait plus revues nulle part !