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LA POUPÉE SANGLANTE

XVI

LA MAISON DE CAMPAGNE DE BÉNÉDICT MASSON

Ici se terminent les mémoires de Bénédict Masson.

Grâce à eux, nous sommes entrés dans cette grande misère morale, dans ce drame intérieur créé par la laideur. C’était nécessaire. Le flambeau, allumé par lui-même et à la lueur duquel nous avons examiné ce paria : l’homme laid — va nous aider à éclairer certains coins du drame extérieur dont il fut l’effrayant héros.

Voyons d’abord ce qui se passe dans sa petite maison de campagne. Ce que nous en connaissons déjà n’est guère rassurant.

Corbillères-les-Eaux est à une heure, en express, de Paris. On descend à une petite gare qui donne directement sur la place du bourg qui compte au plus huit cents habitants. Il y a vingt ans, il n’y avait là qu’une halte ; c’est la halte qui a créé cette agglomération villageoise, au milieu de cette vaste plaine aquatique et traîtresse dont l’aspect ne rappelle en rien les paysages aimables, ombreux, touffus, si accueillants de l’Île-de-France.