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LA POUPÉE SANGLANTE

XV

LA CATASTROPHE

30 juin. — C’est fini ! tout est fini ! et c’est bien de ma faute ! Comme on dit dans les romans populaires : « J’en pleurerai longtemps des larmes de sang ! » J’ai perdu Christine et me voilà exilé à nouveau dans ma sinistre petite maison de campagne de Corbillères, auprès de l’étang aux eaux de plomb ! »

« Corbillères, corbillard »… je passe mes journées à mener le deuil de mes dernières illusions et de mon fol amour…

Cette dernière phrase insipide me soulève le cœur… Illusion ? fol amour ? Est-ce avec cette eau de rose que je vais pouvoir écrire ce qui est arrivé ?… J’étais devenu comme une bête ensorcelée autour de Christine.

Il faut vous dire que, depuis huit jours, nous étions seuls dans l’hôtel.

Le marquis avait emporté la marquise expirante à son vieux château du Coulteray, sans doute pour qu’elle fût plus près de son tombeau qui l’y attendait.

Toute la domesticité avait suivi.