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LA POUPÉE SANGLANTE

le vampirisme — si vampirisme il y a — ne peut être que scientifique.

Nous nous surprîmes à regarder les quatre portraits des quatre Coulteray qui, là-haut, sur le mur, nous souriaient d’une façon si énigmatique et si troublante — très troublante — dans le jour qui tombait, ne laissant au contour des choses qu’une ligne indécise, une sorte d’effacement de pastel.

— C’est vrai qu’ils se ressemblent tout à fait étrangement, très étrangement, dit-elle.

— Eh ! si c’est le même ! repris-je en essayant de mettre dans le ton dont je disais cela un peu d’ironie et de désinvolture… il a eu le temps de perfectionner sa méthode !

Mais nous cessâmes bientôt de plaisanter… car il y avait encore des gémissements là-haut !…

Et comme ces gémissements se prolongeaient, nous ne pûmes nous empêcher de frissonner.

— Tout de même, fis-je, il serait bon de savoir comment cette blessure est arrivée… Après tout, le marquis peut nous raconter ce qu’il veut !…