Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA MACHINE À ASSASSINER
31

Les pas et les voix s’arrêtèrent devant la porte, et l’on entendit ce dialogue haletant :

— Je vous dis qu’il n’est pas sorti de la rue !…

— Oh ! il ne peut être bien loin !…

— Il y a encore de la lumière chez Mlle Barescat ! Elle a peut-être entendu quelque chose !…

À ce moment, Gabriel, d’un geste prompt, tourna le commutateur qui se trouvait près de la porte de communication avec l’arrière-boutique ; ainsi, l’obscurité fut faite dans la boutique, mais l’arrière-boutique restait toujours éclairée… ce que voyant, Gabriel se glissa sans bruit dans l’arrière-boutique sans lâcher son précieux fardeau.

M. Birouste, Mlle Barescat, Mme Langlois, Mme Camus ne respiraient plus. Ils étaient statufiés…

La lumière qui leur venait encore de l’arrière-boutique s’éteignit à son tour.

Ce fut assurément le moment le plus terrible de toute leur vie…

Le colloque continuait devant la porte. Mme Langlois avait reconnu la voix du vieux Norbert et de Jacques Cotentin.

— La lumière s’éteint !… disait Jacques.

— Si nous frappions ? proposa l’horloger…

— Nous allons peut-être perdre un temps précieux !… Nous n’avons qu’à fouiller tous les coins et recoins de l’île, il ne peut pas être sorti de l’île !… Il ne peut pas traverser les ponts, sans être vu, avec Christine sur les bras !…

Un court silence, puis :

— Eh ! mais, qu’est-ce que c’est que ça ? fit entendre la voix sourde du vieux Norbert.

— Mais c’est la cordelière de sa cape !… s’exclama le prosecteur…