Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II

OÙ, POUR SON MALHEUR, Mlle BARESCAT,
MERCIÈRE, VOIT ENFIN GABRIEL DE PRÈS

À ce moment Mme Camus se leva :

— J’entends des pas dans la rue ! Je parie que c’est M. Tannegrin ! fit-elle en se dirigeant vers la porte… Ça ne serait pas trop tôt qu’on nous fasse rire un peu !… Toutes ces histoires me donnent la chair de poule à moi !…

— Écoutez le vent qui chante ! Avec ça qu’il commençait à neiger quand je suis arrivée ; M. Tannegrin ne viendra pas par ce temps-là ! opina Mme Langlois.

Cependant les pas se rapprochaient avec rapidité et deux coups furent frappés à la porte.

— Je reconnais sa façon de frapper ! déclara Mme Camus, c’est M. Tannegrin !

— N’ouvrez pas avant d’être sûre ! lui cria Mlle Barescat.

Mais déjà Mme Camus avait poussé le verrou et ouvert la porte.

D’abord il y eut un tourbillon de vent et de neige qui s’engouffra dans la boutique… et puis, rapportons ici le témoignage que les invités de Mlle Barescat et la maîtresse de maison elle-même durent faire quelques