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LA MACHINE À ASSASSINER
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— Oui ! oui : Carel : Les journaux en ont parlé…

— L’un de ceux pour qui les Américains ont créé l’institut Rockefeller ! Eh bien ! il a conservé un cœur vivant dans un bocal… parfaitement… Il l’a plongé dans un certain sérum, connu de lui, et le cœur vit toujours.

— Et le cœur vit toujours ?…

— Toujours !… Il a fait de même pour un morceau de cerveau… Il aurait pu le faire pour un cerveau tout entier !…

— C’est incroyable !… mais alors, questionna Mlle Barescat, ce Jacques Cotentin serait un savant dans ce genre-là…

— Parfaitement !… mais moi, après avoir lu de lui ce que je vous ai dit et aussi ce que je ne vous dis pas… parce que, je vous le répète, il y a des choses que vous ne sauriez comprendre… je déclare qu’il laissera un jour derrière lui tous les Carel et tous les Rockefeller de la terre !…

— Pas possible !… Et vous croyez qu’il fait des expériences avec son Gabriel ?

— Mademoiselle Barescat, je ne suis point dans le secret des dieux, je veux dire des savants qui sont les dieux du jour, je ne fais qu’émettre des hypothèses ! L’homme de science ne vit que d’hypothèses !

— Leur Gabriel n’est peut-être, après tout, qu’un mutilé de la guerre qu’ils veulent rafistoler, émit Mlle Barescat… Encore un peu de camomille, madame Camus ?

— Trop aimable, mademoiselle Barescat.

— Il est bien beau, Gabriel ! prononça Mme Langlois.

— Je voudrais bien le voir de près ! déclara Mlle Barescat.