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GASTON LEROUX

extraordinaire aventure, s’est montré singulièrement au-dessous de sa tâche ! On ne sait, en vérité, de quoi il nous faut le plus nous étonner… de son insuffisance ou de son inconscience !…

« Avant d’avoir trouvé la poupée, il en épouvanta les populations ; il ne l’a pas plutôt en main qu’il la relâche !…

« Mais tout ceci n’est rien à côté de certaines manœuvres dont nous avons failli nous-mêmes être victimes et qui auraient pu avoir les répercussions les plus graves sur nos relations avec certaines puissances étrangères… On n’a pas oublié la publication ici même des articles signés XXX. Nous avions tout lieu de penser que la matière de ces articles avait été puisée aux sources les plus authentiques, et quand nous prêtions à ces révélations toute la force de notre publicité, nous croyions bien rendre au pays un service que nous n’avions pas à discuter.

« Ces articles nous étaient apportés, en effet, par un agent particulier de M. Bessières qui nous laissait à entendre qu’en les insérant, « nous ferions plaisir au ministre. »

« Cet agent, un certain M. Lebouc (l’alter ego de M. Bessières), était l’auteur de ces articles !… il en était non seulement l’auteur, mais comme on dit aujourd’hui, l’animateur !… Toute l’histoire des Assouras de Corbillères, toutes ces aventures de Thugs où se trouvaient compromis les premiers noms de l’aristocratie européenne, tout cela était une invention de M. Lebouc !… poussé par qui, par quoi ? pour servir les intérêts de qui ? pour nuire à quoi ?… on vient de nous l’apprendre… mais nous n’en dirons pas plus long !…

« Cette affaire, comme celle de la poupée, doit être enterrée !…

« Assez parlé de Corbillères ! n’est-ce pas, monsieur Lebouc ?… Vous n’en êtes pas à votre coup d’essai,