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GASTON LEROUX

Tant pis pour Jacques qui, après avoir mis au monde ce phénomène de lumière, restait stupéfait dans son limon, regrettant l’œuvre sublime, ramenant tout à son malheur, c’est-à-dire aux petits sentiments ordinaires humains entre deux quintes en faisant avec son nez et sa bouche un bruit ridicule au fond du mouchoir à carreaux de Catherine.

Christine ne faisait que le plaindre, mais ne s’en moquait pas ! C’est en toute sincérité qu’elle lui écrivait : « Soigne-toi bien ! »

Et c’est justement ce « soigne-toi bien » qui parut monstrueux à Jacques Cotentin.

— Ah ! soigne-toi bien ! s’écria-t-il. Tu vas voir comme je vais me soigner !…

Là-dessus, il se dressa, étendit les bras et, comme nous l’avons fait prévoir, retomba épuisé, incapable d’un mouvement.

Heureusement Catherine entra :

— Enfin, voilà monsieur tranquille ! prononça-t-elle devant cet anéantissement. Je vais pouvoir soigner monsieur à ma manière. Je vois ce que c’est ! monsieur a besoin d’être purgé. Je vais lui préparer une bonne tasse de café, mais avec de l’huile de ricin !

Et maintenant nous allons citer les principaux passages de l’article signé XXX, qui donnait à l’affaire de la poupée sanglante (ainsi que l’avait annoncé l’Époque) un renouveau d’épouvante.

« L’émotion, l’inquiétude soulevées dans le monde entier par la résurrection (c’est le cas ou jamais de se servir de ce terme) du procès de Corbillères, disait l’écrivain masqué de l’Époque, ont eu leurs origines autant dans le miracle scientifique qui faisait sortir un condamné à mort du tombeau que dans les événements subséquents qui perpétuaient le crime de Bénédict