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LA MACHINE À ASSASSINER
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XVIII

UN NOUVEL ARTICLE SIGNÉ XXX

— Monsieur, fit Catherine en pénétrant le lendemain matin dans la chambre de Jacques, monsieur… voici quelque chose pour vous !

Et elle lui remit un gros pli dans lequel il trouva une lettre de Christine et quelques extraits de journaux de la province et de la capitale. La lettre disait :

« Mon cher Jacques, tout s’est passé hier mieux que je n’aurais osé l’espérer. Jaloux de toi, comme il a le droit de l’être, car il sait que nous sommes fiancés, Gabriel s’est conduit avec une noblesse et une grandeur dignes de son essence divine… Tu peux être fier de ton enfant ! Sa pensée, débarrassée, grâce à toi, de tout ce qui fait le malheur et la bassesse de la commune engeance, déliée de la captivité des sens, s’est concentrée dans toute sa gloire, c’est-à-dire dans toute sa générosité… Il aurait pu m’accabler de reproches, me blâmer de mon manque de confiance, m’accuser même de mensonge : que n’ai-je fait pour toi ? Il n’a même plus été question de toi !…

« J’avais emporté les journaux où la terrible aventure de Bénédict Masson semblait si bien se présenter sous une face nouvelle et donnant toute espérance… Il les a parcourus d’un œil calme et satisfait. J’augurais de