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GASTON LEROUX

et crachotait au fond d’un fauteuil, devant un peu de braise qui achevait de s’éteindre, après avoir donné son dernier effort de chaleur ; puis il se tourna vers Christine, lui prit le bout des doigts dans une de ces attitudes qui rappellent les danseurs du grand siècle, au temps de la pavane, ou encore avec cette harmonie céleste que les grands peintres chrétiens ont donnée au geste des archanges quand ceux-ci viennent chercher sur la terre l’élu du Seigneur pour le conduire aux demeures éternelles…

En vérité, en vérité ! quand Gabriel, tenant Christine par la main, sortit de cette chambre, le front tendu vers les astres, on eût pu croire qu’il allait éployer ses ailes…

Il se contenta de refermer la porte…

Et le petit tas de chair dolente, grelottant et crachotant, resta tout seul au fond de son fauteuil…