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une singulière figure d’ empouse, — vieux mot qui, dans le langage satanique, désigne les vampires, tout simplement — enfin, en troisième lieu, le terrible Bénédict Masson, le relieur d’art de la rue du Saint-Sacrement, qui vient d’être condamné à mort et exécuté pour avoir brûlé, dans son poêle, une demi-douzaine de jeunes et jolies femmes — au moins !

Et, à ce propos, il convient de citer ici la dernière phrase du volume précédent, intitulé La Poupée sanglante. L’auteur avait traité de « sublime » l’aventure de Bénédict Masson. En quoi donc pouvait être sublime une aventure qui conduisait son héros à une mort aussi ignominieuse ? — « En ce que cette aventure, répliquait l’auteur, ne faisait que commencer… » Voilà des lignes qui, s’appliquant à un homme qui vient d’avoir la tête tranchée, apparaissent bien étranges… Aussi n’a-t-il pas moins fallu d’un second volume que voici et que nous appelons : La Machine à assassiner, pour qu’elles soient expliquées d’une façon peut-être redoutable, mais, à coup sûr, normale…

… Normale, car nous avons la Science avec nous qui nous protège, nous soutient, nous encourage dans cette incursion vertigineuse aux bords du Grand Abîme…

La science, dites-vous ?… Tout à l’heure, vous parliez de Satan ?…

Eh bien ?… eh bien ?… eh bien ?… Peut-être s’entendra-t-on un jour sur le nom qu’il faut donner à tout ce qui nous éloigne de la Candeur Première…

G. L.