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GASTON LEROUX

de Bénédict Masson dans la boîte crânienne de son automate.

— Oui ! monsieur le directeur. Vous y êtes. C’est épouvantable !

Là-dessus M. Bessières se leva, il ne ricanait plus. Il donna un coup de poing formidable sur son bureau, ce qui fit sursauter M. Lavieuville…

— Alors, vous allez me faire croire que vous croyez cela, vous ?

— Nous avons les preuves en main ! fit M. Lavieuville, un peu pâle et en se reculant prudemment…

— Qui ? nous ?

— Pardon, moi ! Pour rien au monde M. l’avocat général Gassier ne doit être mêlé à cette affaire !…

— Ah ! je crois bien !… il ne le désire pas, n’est-ce pas ?…

— Il ne s’en est occupé que par amitié pour moi, mais sa situation officielle…

— Compris ! Il peut être tranquille… Mais dites-lui aussi que ce n’est pas la Sûreté générale qui prendra sur elle de lancer sur le monde une histoire pareille !… Alors, vous avez des preuves, cher monsieur Lavieuville

— Oui, monsieur, les voici !… Si cet affreux automate ne parle pas, il écrit !…

— Ah ! oui !… et avec l’écriture de Bénédict Masson, naturellement !

— Monsieur, vous devinez tout !… C’est en effet avec l’écriture de Bénédict Masson que le mystérieux personnage a tracé les lignes que voici sous les yeux épouvantés de Mlle Barescat, de Camus, de Mme Langlois et de M. Birouste, après l’exécution de Bénédict Masson : « Silence, si vous tenez à la vie !… » et voici d’autres petits mots tracés toujours, le même soir ou plutôt la même nuit, quelques heures avant l’attentat qui me