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LA MACHINE À ASSASSINER
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de mes vêtements et par cela même des quinze mille francs qui étaient dans mon portefeuille, me jetait son manteau, mettait en marche et disparaissait du côté de la rive gauche… M. Gassier a pu savoir depuis que la voiture avait pris le chemin de Pontoise… là, on ne la retrouve plus !… Mais avant de disparaître, le bandit s’était arrêté chez le restaurateur Flottard, chez qui il commettait je ne sais quel attentat !… Flottard s’était défendu en lui plantant dans le dos un énorme couteau de cuisine, ce dont le personnage en question n’eut même pas l’air de s’apercevoir !… Retenez bien ceci, monsieur le directeur !… Il ne saigna même pas !… Comme, d’un autre côté, M. Gassier venait d’avoir certains renseignements des plus précis touchant les travaux particuliers de l’horloger et du prosecteur, qui employaient un garçon d’amphithéâtre nommé Baptiste, que l’on interrogea et que l’on finit par faire parler en le menaçant de la justice, M. Gassier émit cette idée que l’on pourrait très bien avoir affaire, comme je vous le disais tout à l’heure, à un automate !…

— Compris !… Oh !… j’ai compris, monsieur le marguillier… Vous pourrez même dire à M. l’avocat général Gassier que je n’ai eu aucune difficulté à comprendre !… mais qu’est-ce que vient faire Bénédict Masson là dedans ?…

— Eh bien, voilà, monsieur le directeur… Après l’exécution, on avait apporté au prosecteur la tête de Bénédict Masson !…

— Je sais !… je sais !… Tenez ! monsieur le marguillier.

— Je m’appelle monsieur Lavieuville…

— Monsieur le marguillier Lavieuville, je sais tout ce que vous allez me dire… encore une chose que vous pourrez répéter à M. Gassier. Vous allez me dire que le prosecteur a mis la cervelle encore toute chaude