Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
GASTON LEROUX

— Eh bien, monsieur, je dois vous dire que j’ai une femme de ménage, Mme Langlois…

— Bien, monsieur, Mme Langlois…

— Qui va quelquefois, le soir, prendre sa camomille chez Mlle Barescat, mercière…

Mlle Barescat, parfait !

— En compagnie de notre chaisière, Mme Camus, et de l’herboriste, M. Birouste…

Mme Camus, M. Birouste. Vous n’oubliez personne  ?

— Monsieur, je n’étais pas à cette petite réunion amicale chez Mlle Barescat.

— Alors, pourquoi m’en parlez-vous ?

— Parce qu’elle a la plus grande importance pour ce j’ai à vous dire… Mme Langlois, ma femme de ménage, est bien malade, monsieur le directeur…

— Croyez, cher monsieur, que je le regrette bien sincèrement…

— C’est d’autant plus regrettable que, si elle avait été mieux portante, elle m’eût accompagné jusqu’ici… Mlle Barescat et Mme Camus, elles, vont mieux, mais elles ont peur d’engager leur responsabilité et n’osent sortir de chez elles… Quant à M. Birouste, il n’a pas quitté le lit depuis cette effroyable aventure…

— De quelle aventure parlez-vous ? de la vôtre ou de la leur ?

— C’est la même, monsieur, seulement elle a eu deux actes : le premier s’est passé chez Mlle Barescat, pendant sa camomille. Il faut vous dire que Mme Langlois faisait autrefois le ménage de Bénédict Masson !

— Et il ne l’a pas assassinée ?

Pas encore, monsieur !… mais au train des choses, cela pourrait bien arriver un jour ou l’autre !… Voilà