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GASTON LEROUX

— Oui, patron ! Une fois de plus, une fois de moins !…

— Vous avez voulu vous payer ma tête, n’est-ce pas ?

— Je suis trop pauvre ! fit Lebouc.

— Lebouc, vous n’avez qu’une façon de me faire oublier vos plaisanteries de mauvais goût… Vous allez partir pour Corbillères !… Je vais vous donner tous pouvoirs !… Peut-être, après tout, que Bénédict Masson était innocent !… tant pis pour ces messieurs de la justice !… Moi, je m’en fiche, après tout, de la place Vendôme !… Vous allez me dénicher le ou les coupables !… Ne craignez rien !… je suis là pour vous soutenir, Lebouc !…

— Ah ! quant à cela, patron, je compte bien sur vous !…

— Vous pouvez !… Qui est-ce qui vient encore là ? Entrez !

L’huissier s’avança d’un air mystérieux et dit à voix basse :

— Monsieur le directeur, c’est une personne qui n’a pas voulu dire son nom et qui m’a chargé de vous remettre ce pli de la part de M. l’avocat général Gassier !…

M. Bessières décacheta vivement et lut :

« Mon cher directeur, je vous envoie un de nos amis à propos de l’affaire de Corbillères… Il vous racontera des choses intéressantes… écoutez-le jusqu’au bout. M. Lavieuville est sain de corps et d’esprit ! »

— Eh bien ! ça nous changera ! Quelle drôle de recommandation ! fit entendre M. Bessières… Et il lança le mot sur le bureau de l’«Émissaire».

— Ah ! dit Lebouc, c’est Lavieuville !… L’horloger a justement parlé d’un Lavieuville…

— Faites entrer ! commanda le chef de la Sûreté générale.