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VII

LE PORTRAIT


L’événement capital de cette histoire et son héros nous ont à ce point occupé que nous n’avions point trouvé le temps de présenter comme il faut M. Adolphe Lecamus. Le peu que nous en savons n’est point pour le rendre sympathique. La place qu’il occupe dans le ménage Longuet et qui est éminemment immorale, le cynisme avec lequel il trompe une âme simple, le peu de danger qu’il semble courir en accomplissant un larcin qui est honteusement puni par le code Napoléon, voilà bien des raisons pour que nous nous éloignions de lui en marquant quelque mépris. Ce serait, disons-le tout de suite, le juger hâtivement. Il sied, avant de le condamner, de plaider les circonstances atténuantes. La principale, et qui vaut bien qu’on s’y arrête, est qu’il aime Théophraste par-dessus tout. Il l’aime dans ses défauts, dans ses faiblesses, dans sa naïveté, dans la confiance qu’il a en lui, et surtout dans l’admiration qu’il a de lui, Adolphe. Il n’est point de